Formtech Composites se plaint du comportement de HRT
La défunte écurie aurait été transférée à un fonds du Luxembourg, ce qui risque de provoquer d'importantes pertes financières pour les fournisseurs encore non payés, parmi lesquels Formtech Composites.


La faillite de HRT risque de coûter cher à ses fournisseurs. Ainsi Formtech Composites risque de ne toucher qu'une infime partie de ce que l'écurie lui devait pour ses services. Formtech Composites est un acteur spécialisé dans les solutions en carbone, qui dispose de nombreux clients en Formule 1. Si elle a travaillé dans le passé pour les défuntes Super Aguri et Arrows, l'entreprise britannique est désormais un des fournisseurs de Lotus, McLaren, Force India et donc HRT.
Elle s'en prend publiquement à cette dernière car les dirigeants de celle-ci auraient mis en place une stratégie de dissimulation afin de miniser les sorties de fonds dans le cadre de la liquidation de la lanterne rouge du plateau. En effet, Formtech Composites a signé un accord le 15 novembre dernier selon lequel HRT avait réglé 25% des factures impayées, ce qui laissait donc une large somme encore à verser.
Or une semaine plus tard, HRT aurait fait savoir à l'ensemble de ses fournisseurs que les conditions financières avaient changé et que l'équipe était désormais détenue par un fonds luxembourgeois, ce qui complique d'autant plus la quête des fonds manquants. Dans le communiqué envoyé par HRT, il est annoncé que la procédure de mise en faillite avait commencé dès le 12 novembre, soit le jour de l'annonce de sa mise en vente par Thesan Capital et donc trois jours avant l'accord passé avec Formtech Composites.
Selon les nouvelles conditions imposées par HRT, seulement 30% des factures restant à payer à l'ensemble des fournisseurs seraient honorées, sans place laissée à la négociation sur ce montant total. Cela provoque donc une course de vitesse entre les différents fournisseurs afin de minimiser les pertes financières liées à leur implication dans le projet espagnol. Formtech Composites ne reconnait pas ce changement actionnarial et va donc enquêter en profondeur sur l'actionnariat de HRT et de Thesan Capital afin d'essayer de rentrer dans ses fonds.
Ce n'est pas la première fois qu'un fournisseur de HRT fait connaitre publiquement les impayés de cette dernière. Ainsi dès 2010, Toyota a décidé de mettre un terme à sa collaboration avec HRT pour cette raison : « Toyota Motorsport GmbH regrette que HRT n'ait pas respecté ses obligations contractuelles de paiement et va poursuivre toutes les options possibles pour obtenir satisfaction en la matière. TMG confirme que toute coopération avec HRT est terminée et ne reprendra pas. TMG conserve l'intégralité de la propriété intellectuelle sur sa voiture de F1 actuelle et est totalement libre de suivre d'autres projets et de soutenir de nouveaux clients pour ses services d'ingénierie de haute performance. »
Ce nouvel épisode arrive donc quelques jours après que l'on ait appris que les employés de retour du Brésil n'avaient été en mesure de récupérer leurs affaires personnelles à l'usine de Madrid qu'après avoir acceptés de signer un accord de fin de contrat. Une manière bien peu élégante de terminer une aventure qui aura duré trois saisons...
Avec la participation de www.Racingbusiness.fr
le rachat de hrt
Après tout, les 3 premières équipes du championnat ont des petites soeurs, pourquoi pas la 4ème ?
(PS : ceci est de la pure spéculation)
Si tant est qu'un repreneur se présente, il y aurait énormément de conditions à remplir pour voir 24 voitures à Melbourne.
Dans un premier temps, il faut que ce repreneur se porte acquéreur de tout ce qu'était HRT, matériel, immobilier, personnel, etc., pour espérer remonter complètement l'écurie. Sans compter qu'il faudrait entièrement éponger les dettes.
Deuxièmement, l'équipe n'ayant pas réglé à temps ses 500.000 dollars de droits d'inscription, il faut qu'elle soit acceptée par la FIA et l'ensemble des 11 autres écuries. Pour ce faire, il faut que la candidature soit jugée sérieuse, pas comme Stefan GP ou Charles Nickerson, le fameux roi anglais du poulet qui comptait faire courir les restes de Prost GP en 2002.
Troisièmement, ça n'est pas le tout de reprendre l'écurie, mais il faut aussi la financer sur le moyen terme. Pour ne serait-ce que survivre - sans même progresser comme cette année - il faut au bas mot 50 millions de dollars par an. Et quand bien même, si c'est effectivement seulement pour survivre alors quel est l'intérêt ? Si c'est pour se retrouver dans la même situation dans un ou deux ans, ça ne sert strictement à rien.
Enfin, il faudrait que la durée des procédures puisse laisser le temps à l'équipe de se préparer. Le règlement ayant peu changé, l'équipe pourrait rouler avec la voiture 2012 sans trop de modifications - donc loin derrière tout le monde. Mais le début de la saison n'est que dans 3 mois...
Ça fait beaucoup trop, je trouve.
@Ecclesiaste
Effectivement, pure spéculation. Avant même de considérer racheter une autre écurie, Genii doit surement penser à financer davantage Lotus à qui il manque un peu de ressources pour jouer les premiers rôles.
Et puis, Sauber n'est pas réellement l'écurie B de Ferrari - la Scuderia n'aurait pas laissé Pérez devancer Alonso à Monza et à Montréal si c'était le cas. Quant à McLaren, si vous faites référence à Marussia, ce n'est rien de plus qu'un partenariat technique comme il en existe (ou existait) beaucoup d'autres (Red Bull avec Caterham, Mercedes avec Force India, Williams avec HRT).
@domi
Vous parlez beaucoup du Japon, mais de manière réaliste, aucun constructeur nippon ne reviendra d'ici 2 ou 3 ans. Toyota a un programme en endurance qui demande beaucoup de ressources et a vécu un premier contact avec la F1 pour le moins compliqué ;Honda, elle aussi échaudée par un dernier passage assez ridicule, est davantage intéressée par le rôle de motoriste en vue de la nouvelle donne technique, mais ça ne se fera probablement pas avant 2016 ;Nissan ferait concurrence à son partenaire Renault en venant ;Suzuki, Mazda, Subaru, Daihatsu (haha) et consorts n'ont ni l'envie, ni les épaules pour venir en F1. Et en plus, même 18 mois après, le Japon se remet encore d'une catastrophe majeure et il reste sans aucun doute un gros travail de reconstruction. L'heure n'est pas aux dépenses qui pourraient être jugées comme superflues.
Et puis justement, le Japon, on a vu ce qu'il a fait d'HRT...
"Et puis justement, le Japon, on a vu ce qu'il a fait d'HRT..."
Est-ce que tu peux développer, je vois pas à quoi tu fais référence.
Merci.
Quant au fonds luxembourgeois, il n'y a quasiment aucune chance qu'il s'agisse de Genii puisqu'ils vont chercher à maximiser leur retour sur investissement avec Lotus. Il y a davantage de chances qu'il s'agisse d'une filiale du conglomérat japonais qui détient Thesan Capital.
Ces deux écuries sont deux écuries "hors normes de la F1