Olivier Panis inquiet pour la sécurité, Pirelli prêt à réagir
F1. Si la plupart des observateurs de la Formule 1 regrettent l’impact, jugé comme étant négatif, qu’ont désormais les pneus Pirelli sur le spectacle délivré lors des week-ends de Grand Prix, Olivier Panis s’inquiète avant tout pour la sécurité des pilotes. Paul Hembery, directeur de la compétition chez Pirelli, se dit cependant prêt à faire une annonce après le Grand Prix du Bahreïn, si changement il devait y avoir.
En Chine, les pneumatiques Pirelli auront une nouvelle fois suscité le débat. Pourtant, avec les mêmes types de gommes qu’en 2012, les pilotes ne se seront arrêtés, au total, que 2 fois de plus que lors de la précédente édition où il y avait eu 55 changements de gommes contre 57 cette année. Mais le poids des images étant plus fort que le choc des chiffres, le choix de certaines stratégies par les pilotes, et ce dès les qualifications, ont heurté la sensibilité de certains observateurs, notamment celle d’Olivier Panis : « Quand tu vois Vettel et Button qui partent en pneus durs pour préparer la course, stratégiquement, ils ont raison. En revanche pour le spectacle et le fun des pilotes, à quoi ça sert ? C’est complètement stupide ! » estime le Français auprès de RMC.
« Ça n’a plus grand-chose à voir avec de la course si tout ce que vous faites c’est de préserver les pneus, » analyse pour sa part Sebastian Vettel. « Si on perd cinq secondes par tour juste à cause des pneus, ça n’a pas grand-chose à voir avec nos compétences de pilotes ou avec les qualités de la voitures. Avant, on pouvait attaquer mais désormais, lorsqu’il faut se battre, on est un peu dans l’inconnu. Deux fois [dimanche] je n’ai pas essayé de me défendre parce que ça serait simplement revenu à me tirer une balle dans le pied. »
Mais si les pneus 2013 ne semblent pas répondre aux attentes du public et des acteurs de la Formule 1, c’est avant tout le risque qu’ils représentent en termes de sécurité qui inquiète Olivier Panis : « Aujourd’hui, cela rentre en compte sur un problème de sécurité. [Ce week-end], Button crève, fait un plat et éclate un pneu. Il ne faut surtout pas qu’un pneu éclate à l’arrière quand le mec est à 300 à l’heure… C’est juste cela qui me fait peur, c’est sur la sécurité. Cela se dégrade et c’est pour tout le monde pareil mais attention à ne pas aller trop loin. »
Le Français ne tient d’ailleurs pas à blâmer exclusivement le manufacturier italien : « Pirelli n’est pas à 100% fautif. Je pense qu’on leur a demandé des choses par rapport à un spectacle que l’on veut donner. Ils suivent un cahier des charges et je pense que ce n’est pas seulement Pirelli qui décide de la confection des pneus. Je ne veux pas jeter la pierre et critiquer ne servirait à rien mais maintenant, on va trop loin. »
Ainsi, si Niki Lauda affirmait ce week-end que « Pirelli a un plan », avec l’éventuelle introduction d’un nouveau composé, plus dur, Paul Hembery, directeur de la compétition de la firme de Milan, s’est dit prêt à réagir : « Si nous faisons des changements, nous les annoncerons après Bahreïn et à temps pour Barcelone. » En attendant, le Britannique cherchera sans doute à trouver un accord avec les écuries et la FIA pour fournir un train de pneus supplémentaire aux écuries engageants un troisième pilote lors des Essais Libres du vendredi matin.
