Cela n'arrive pratiquement jamais et pourtant ! Les deux Ferrari ont bien été victimes d'un problème mécanique pendant la même séance de qualifications. Cela a commencé dès le premier tour en Q1 avec Sebastian Vettel, qui rapportait à la radio une perte de puissance. Après analyse, c'est un problème sur le flux d'air vers le turbo qui était en cause. La sanction n'en était que plus brutale : le champion allemand va s'élancer devant son public en dernière position sur la grille : « Ca fait vraiment mal que ça arrive ici. J'avais hâte de me faire plaisir. C'est vraiment dommage. »
Il est d'autant plus frustré qu'il était persuadé que sa monoplace avait clairement le potentiel de viser la pole : « J'avais un très bon ressenti hier, encore meilleur ce matin. Je n'avais pas tout mis en place, je pensais donc avoir une bonne chance. Mais maintenant je n'ai plus aucune chance ! »
Tous les espoirs de la Scuderia reposaient alors sur Charles Leclerc, qui s'était illustré lors de chaque séance d'essais libres. Les deux premières parties de la séance se passaient ainsi sans encombre. Jusqu'à la traditionnelle pesée sur les balances de la FIA. Après cet arrêt obligatoire, sa monoplace a tout simplement refusé de redémarrer : « Déjà, une voiture, c'était déjà dur. Mais alors là, les deux, c'est vraiment difficile » Mais là où le Monégasque prouve qu'il a l'étoffe des grands est lorsqu'il refuse de rejeter sur la faute sur son équipe : « C'est vrai que ça fait deux fois que nous avons un problème (NDLR : il fut privé de la victoire à Bahreïn par un problème mécanique) mais j'ai également fait des erreurs qui ont coûté à l'équipe (lors des qualifications à Bakou). Donc dans l'ensemble, ça s'équilibre. »
Dans ce contexte, la fiabilité technique ne peut donc qu'être remise en cause et les yeux se tournent naturellement vers la direction technique, qui est également occupé par Mattia Binotto, qui cumule les positions de directeur d'équipe et technique. L'ingénieur italien ne cherche ainsi pas à fuir ses responsabilités : « Nous avons montré ce week-end que notre rythme de course est bon, ce qui rend d'autant plus frustrant de ne pas avoir été en mesure de montrer ce dont nous sommes capables en qualifications. Nous sommes en colère contre nous-mêmes. Je me sens responsable pour ce qu'il s'est passé. Je suis également conscient que nous devons réagir calmement et faire de notre mieux demain. »
Connaissant l'instabilité chronique qui touche Maranello en cas de non-résultats, on pourrait s'attendre à une nouvelle révolution de palais dans les mois à venir...
De notre envoyé spécial à Hockenheim
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Le problème est ailleurs. On nous vend - et on nous vante - à juste titre une technologie permettant de "lire" la voiture seconde par seconde, la capacité de détecter les faiblesses dès leurs prémices. Mais, les mauvaises surprises surviennent toujours...