Un come-back semblable à celui de Niki Lauda serait-il possible aujourd'hui ?

Tous les amateurs de Formule 1 connaissent cette histoire. Celle de ce petit autrichien à la casquette rouge et une oreille confondue à son visage. Près de 50 ans après son accident au Nürburgring, Niki Lauda reste dans les mémoires et dans les légendes de la course automobile.

Ce 1er août 1976, la Ferrari numéro 1 fonce dans le rail dans une courbe à gauche du célèbre tracé allemand. Avec le choc, l'un des réservoir se perce. Et la voiture prend feu. Coincé à son bord, Niki Lauda sera brûlé au visage. Mais surtout aux poumons après avoir inhalé des vapeurs toxiques.

Mal embarqué

Après avoir été transféré dans plusieurs hôpitaux allemands, les médecins ne lui donnaient que 24 heures à vivre. Une nouvelle fois, l'homme surnommé Le Rat déjoue les diagnostics. Malgré un pronostic vital loin d'être en sa faveur, le champion du monde en titre se bat et finit par sortir de l'hôpital après une dizaine de jours en soins intensifs.

De retour dans sa demeure à Ibiza, son kinésithérapeute, Willy Dungl, le prend en charge. Des massages à base d'huile le calment. En parallèle, Lauda apprend que Ferrari compte le remplacer par Emerson Fittipaldi ou par Ronnie Peterson. Cela le met alors hors de rage.

La situation le motive davantage et son souhait de reprendre la compétition se forcit. La préparation physique et mentale était lancée. Et elle fonctionne. À tel point que les tests avant le Grand Prix d'Italie, 42 jours plus tard, s'avèrent positifs et qu'il pourra participer à la course.

Le caractère « exceptionnel »

Alors en 50 ans, la médecine a évolué et les techniques de guérisons ne sont pas les mêmes. Malgré cela, un retour aussi rapide pourrait-il être envisageable aujourd'hui, après pareille situation ? « Déjà, tout dépend des analyses respiratoires et l'état des poumons », répond une kinésithérapeute. « Si elles sont bonnes, alors oui. »

La professionnelle ajoute que pour un pilote, son mental et sa détermination jouent un rôle important dans cette décision. « Ça donne un vrai coup de boost. » Mais, c'est surtout la situation du sportif qui peut jouer sur la date de reprise.

Mais pour une personne lambda...

« Dans les années 70, on était un peu plus laxistes. On savait que ces personnes étaient prêtes à tout pour gagner un Grand Prix. Alors, on les laissait faire. Aujourd'hui, ce ne serait pas tout à fait pareil. On les laisserait courir mais on prendrait plus de pincettes et on leur dirait les risques. En fait, c'est le caractère "exceptionnel" de la personne qui rentre en compte. Bien sûr, avant de les lâcher, il faut s'assurer que tout va bien et qu'ils sont en état de le faire. »

En revanche, une personne lambda, ne pourrait pas reprendre aussi vite. « On mettrait le holà. Aujourd'hui, la loi nous interdit d'empêcher de sortir de l'hôpital. Si elle veut sortir, on doit lui expliquer les risques et elle signe une décharge. »

Idem pour une côte fracturée. En 1976 également, Niki Lauda se casse une côte lors d'un accident domestique. L'Autrichien tient absolument à participer au Grand Prix d'Espagne quelques jours plus tard. Et une nouvelle fois, il est autorisé à prendre le départ. « Là, c'est pareil. Tout médecin lui détaillerait les risques qu'il encourt, en l'occurrence, une perforation du poumon. Mais le caractère "exceptionnel" du pilote fait qu'on pourrait le laisser participer à sa course. Mais encore une fois, les examens doivent s’avérer positifs. »

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