Pescarolo pourrait faire son retour au Mans avec Peugeot
WEC. L'écurie Pescarolo, désormais propriété de Jocelyn Pedrono, a annoncé, via un communiqué que ses ambitions de revenir au Mans en 2024 sont de plus en plus fortes. Elle pourrait s'engager avec Peugeot.
Écurie mythique, nom légendaire et écurie tricolore. Un trio magique qui peut en faire rêver plus d'un. Ce jeudi 16 février, l'écurie Pescarolo a annoncé un partenariat avec Peugeot, dans le cadre d'un éventuel retour aux 24 heures du Mans, en 2024.
L'écurie fondée par Henri Pescarolo et désormais propriété de Jocelyn Pedrono a retenu le constructeur français et sa 9X8 pour participer à la plus grande course d'endurance au monde.
Communiqué de presse officiel de Pescarolo Sport : pic.twitter.com/tYhxnMVBUH
— Pescarolo Sport/eSport (@Pescarolo_Sport) February 16, 2023
« À la suite de son annonce du 2 décembre 2022 [lancement d'un projet visant à faire revenir le nom de Pescarolo au sommet de l'Endurance mondiale], Pescarolo Sport continue le développement de son programme sportif », indique le communiqué de Pescarolo Sport.
Un partenariat de longue date
Une annonce confirmée par Peugeot également. « Pescarolo Sport nous a contacté il y a quelques mois. Après plusieurs échanges, Pescarolo Sport a décidé de monter un projet d'engagement en championnat WEC avec une Peugeot 9X8. C'est une fierté que Pescarolo Sport ait orienté son choix sur notre Hypercar. Le projet évolue rapidement avec des partenaires de choix et des personnes d'expérience, nous nous tenons prêts à leur fournir une 9X8 accompagnée du support technique nécessaire. Nous espérons que le projet de Pescarolo Sport prendra forme dès 2024. »
Ce n'est pas la première fois que les deux entités travaillent main dans la main. Dans un premier temps, Peugeot fournissait des moteurs à Pescarolo, qui roulait alors avec des châssis Courage. Après un premier partenariat entre 2000 et 2003, les deux parties ont passé la vitesse supérieure. En 2009, Pescarolo Sport avait engagé une 908 avant de terminer à la 8e place et de boucler à 368 reprises la boucle du Mans.
Ce projet est une bonne nouvelle s'il se concrétise. A l'heure où Porsche et d'autres envisagent de multiplier les engagements via des "Privés" soutenus plus ou moins discrètement par l'usine, dans ce contexte, une troisième voire une quatrième Peugeot (aux dernières nouvelles) pourrait s'avérer un luxe nécessaire.
Il existe cependant des obstacles à franchir et certains prennent des allures d'Himalaya. L'argent, tout d'abord. J'espère que M. Pedrono n'a pas mis la charrue avant les bœufs en annonçant le partenariat sans disposer des fonds alors que l'inverse serait plus sécurisant. Oui, cette séduisante nouvelle peut apporter des investisseurs mais ce n'est pas prouvé.
Le deuxième problème est bêtement matériel. un tel engagement nécessite des locaux, du matériel et des moyens humains de top niveau, surtout chez les hommes/femmes de l'ombre. Clairement, le marché des meilleurs est cannibalisé par la F1, la F2 et les meilleures équipes d'Endurance. Le plus aisé consiste à trouver des pilotes. Ce que ne révèle pas la communication de Peugeot, c'est la nature technique de la collaboration. L'hypothèse de voitures gérées à 100% par la firme française du point de vue technique serait plus rassurante... mais moins glamour concernant la vraie nature du "client" !
Il existe un troisième volet : l'expérience de la compétition. Actuellement, Pescarolo Sport est nulle part dans les championnats de niveau international. Même si les LMH arrivent clé en main sur les circuits, encore faudra-t-il disposer d'une équipe technique sachant gérer les compétitions sur le terrain. Là non plus, l'expérience ne se crée pas ex nihilo. Des constructeurs comme Lamborghini - excusez du peu - très présent en GT, s'astreignent néanmoins à s'associer à un team très rôdé en LMP2, en ELMS ou en WEC. Renault, via Signatech, s'est engagé en WEC pour entraîner et conserver un personnel compétitif.
Bref, si Monsieur Pedrono réunit beaucoup de subsides, si Peugeot se charge de toute la partie technique et si une équipe huppée, reconnue en Endurance (oui, oui, il y en a, y compris en France) s'occupe de la gestion sur les circuits, le projet apparaîtra crédible. A chacun de placer le curseur là où son optimisme estimera raisonnable la viabilité d'abord et les chances de succès ensuite.